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jeudi 13 juin 2013

187 - L'étable des morts-vivants


(Texte biographique.)

Midi sonne dans la salle à manger de l'hospice.

Le centre est spécialisé dans le "traitement" de la vieillesse défaillante. Pour dire la vérité, c'est tout simplement l'antichambre de la mort. On est loin des refuges dorés pour vieillards fortunés. Ici on accompagne les grabataires, pour certains démunis. Ou presque.

C'est l'heure du déjeuner, midi sonne disions-nous.

Moi, jeune stagiaire de vingt-cinq ans qui découvre sur le tas le métier d'auxiliaire de vie, j'observe. Je suis nouveau, inexpérimenté, curieux. Resté à distance dans un angle de la vaste salle à manger de l'hospice, j'observe la scène qui -je ne le sais pas encore à cet instant-me marquera profondément pour le reste de mes jours.

Le spectacle qui est en train de se dérouler sous mes yeux est pour moi seul : le reste du personnel soignant, que je suppose habitué à la chose ou tout simplement bien trop pris dans son labeur pour prêter attention à ce genre de vision subtile et fulgurante, me semble parfaitement étranger à ce que je considère encore aujourd'hui comme la plus impressionnante "pièce de théâtre grandeur nature" à laquelle j'ai pu assister de toute ma vie. Les soignants font d'ailleurs eux-mêmes partie intégrante du tableau.

Je suis donc le seul pour qui la scène se joue. A l'insu de tous.

Lentement, progressivement, la scène apparemment anodine se construit, s'élabore pour prendre bientôt des allures magistrales, dantesques, quasi bibliques. Et ce n'est plus un simple fait du quotidien que je vois, ce n'est plus une scène banale, insignifiante qui s'offre à ma vue...

C'est un drame. C'est une toile de Caravage. C'est une leçon de vie et de mort.

Effaré, ému, subjugué, incrédule, découvrant un aspect inconnu de l'existence humaine, je reste dans mon coin à observer.

Voilà ce que je vois :

Comme surgie de nulle part, au son de la cloche une troupe claudicante de petits vieux décharnés s'avance avec mollesse, désespoir, infinie lenteur vers les tables... Un sombre, funèbre, sépulcral cortège de vieillards en "expédition alimentaire".

Certains cheminent affaissés dans leur fauteuil roulant d'un autre âge, poussés par des infirmiers ou secondés par leurs compagnons d'infortune eux-mêmes invalides, d'autres -avec ou sans béquilles-arrivent au bras d'un infirmier. Rares sont ceux qui marchent sans aucune aide. Tous sont voûtés, sinistres, saisis de stupeur.

Que le chemin est long pour aller se restaurer !

Vue cauchemardesque sur le monde de la vieillesse ! Des visages à faire peur, des corps usés, un rythme au ralenti extrême. Une marche solennelle et pitoyable de centenaires avec leurs petits pas de reptiles ridés... Une procession de morts-vivants convergeant vers les assiettes fumantes... (L'image, effroyable, romantique, cruelle mais aussi profondément humaniste restera à jamais gravée en moi.)

Le tout dans un silence de mort.

C'est cela le plus impressionnant, c'est le silence. Ce silence -terrible, effrayant- qui n'est que l'écho atténué du Silence qui bientôt viendra refermer les yeux de ces tortues ternes et tristes qui se meuvent avec une mortelle léthargie.

Fantômes hors du temps, oubliés du reste du monde, ces êtres font partie d'une autre réalité, tragique, universelle, où l'ombre de la mort recouvre plus de la moitié de leur face. Et qui fait qu'ils deviennent invisibles à notre monde.

Et comme je suis le seul à les voir, ces êtres devenus invisibles au monde, je continue de les observer au fond du réfectoire, fasciné, muet, interdit.

Ces ruines de chair et épaves d'esprit ignorent qu'en retrait dans un coin de la salle une jeune âme émotive mais lucide qui a toute sa vie d'homme à faire les regarde se traîner lamentablement vers leur destin finissant, enregistre l'instant pour toujours...

Comment pourrais-je, en effet, oublier cette marche cérémonieuse et misérable, pittoresque et macabre de gérontes boiteux et accablés vers un repas sans joie ?

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http://www.dailymotion.com/video/xx64vf_l-etable-des-morts-vivants-raphael-zacharie-de-izarra_news#.UQqhFL_Rvns

186 - L'évêque au bordel


Monseigneur Grausquouille, évêque du Mans, accessoirement grand latiniste et fin lettré, se retrouve comme chaque dimanche après la messe au bordel de la ville en grande conversation auprès de sa pécheresse favorite, la “grande Berthe”, créature de petite vertu mais de belle taille qui agrée généralement aux hommes d’église de son rang.
 
Bref, rien que de très banal.
 
Distrait par la routine, l’évêque s’aperçoit à peine du changement de comportement chez sa maîtresse.
 
Du début à la fin du procès charnel, en effet, l’infante coquine n’a eu de cesse de compter les coups de boutoir reçus de la part de son illustrissime client .
 
- Diantre foutre-couille de fichtre nom d’un curé de campagne et par le trou du cul du pape ! Mademoiselle la salopine, qu’avez-vous donc à calculer drôlement de la sorte, en pure perte me semble-t-il, pendant que je vous fourre vertement le séant de ma monseigneuresque et néanmoins juteuse pine-à-vaches ?
 
- Monseigneur Grausquouille, aimable monsieur, c’est que j’ai décidé de changer les règles de ma comptabilité et de vous facturer à partir d’aujourd’hui chaque coup de bite que vous voudrez bien me donner et dans le cul et dans le con. Aujourd’hui ce fut exclusivement dans le trou à purin. Et, pardonnez-moi Monseigneur, mais vous êtes monté comme un authentique bougre russe, ce qui n’est pas peu de chose de recevoir chaque dimanche au fond de soi un si rude hommage...
 
- Ha ! Scélérate que vous êtes ! Que ne suis-je pape afin de vous foutre à ma guise sans rien vous devoir ! Et combien d’écus souhaitez-vous que je vous abandonne pour vous empiner le cul en toute licence et sans dommage pour mon plaisir ?
 
- Vous venez de me rentrer et sortir votre couillonneuse crosse-à-foutre par vingt fois de suite dans la culasse, Monseigneur. Il vous en coûtera par conséquent 20 euros.
 
- Quoi ? Deux bancs de quête pour vous foutre mon ecclésiastique quêquête dans le grouille-merde ? Mais c’est du vol ! Et même du grand vol !
 
- Non Monseigneur, c’est du rase-motte.
 
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185 - L'esprit des arbres

Je passai sous de larges pans de feuillus dominant la plaine. C'était la fin de l'été. L'ambiance crépusculaire donnait aux choses des allures augustes. Telle une houle majestueuse, le vent agitait avec ampleur et mollesse les lourds branchages. 

Éole qui caressait ces géants m'évoqua aussitôt des secrets d'enfance... Pareille à une musique mélancolique, il chuchotait à travers la ramée des souvenirs perdus. C'était le chant immortel et nostalgique des jours heureux. Ainsi par l'effet des éléments sur mon âme méditative, je me revis à l'âge puéril, bercé par le murmure champêtre.

Je demeurai longuement sous les frondaisons, hautes et sombres futaies s'élevant jusqu'aux sommets exquis de ma conscience vagabonde.

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184 - L'esprit de la chair


La Lumière est ma demeure, l'Amour ma respiration, l'infini mon but. Je n'aspire qu'à rejoindre l'éternel tourbillon, l'impérissable ivresse, l'inextinguible enchantement. Mon âme est une crypte, mon souffle un cierge, mon front une pierre. Je suis un autel de chair et de lumière.

Je suis chant, feu, prière. L'amour me fait pleurer, et mes larmes sont une cendre claire. La mort me fait rire, et mon rire est une onde pure. La souffrance me donne des ailes, et mes rêves sont encore plus beaux.

Les étoiles sont mon horizon, les songes ma nourriture, les cailloux ma richesse. Je bois l'eau du ciel, m'abreuve de vent, saigne du vin. Je suis un cygne, une tombe, un cloître. Une flamme.


183 - Les yeux clairs


Lorsque j'étais enfant il y avait dans mon village un vieil homme qui passait à vélo. On l'appelait "Saint-Denis". J'ignore si c'était là son véritable nom ou un simple sobriquet. Il vivait dans une vague cabane dans le village d'à côté. Dans une espèce de lieu informel, mi-terrain vague, mi-sous-bois, non loin du centre de son village. Une situation à la limite de la légalité. Ce "Saint-Denis" doit être mort depuis longtemps, maintenant.

Je portais sur cet homme mon regard puéril, et voyais en lui une sorte d'aimable vagabond aux allures d'étoile filante, juché sur son antique vélo et qui passait dans la rue, laissant sur son sillage un parfum mystérieux et exotique. Mon imagination impubère s'emportait et je me laissais vite séduire par ce vieux fou. Je le croyais prince de quelque royaume fantastique, sorcier magnifique ou compagnon de lutins. Je l'interrogeais, émerveillé par ses histoires de loups dans la nuit, de hérissons, de hiboux, par ses anecdotes pittoresques, ses aventures avec son vélo sur les petites routes de campagne... Cet homme fut un des rêves ayant nourri mon imaginaire infantile.

Puis je grandis. Alors mon regard sur les choses de ce monde changea. Le merveilleux personnage que je m'étais figuré était devenu un pauvre type analphabète, inculte, sans conversation, aux allures douteuses et ne s'intéressant qu'aux bistrots. Ce "Saint-Denis" n'était pour moi plus qu'un vieux garçon minable et sans intérêt qui vivait dans une cabane sordide.

Le jour où je pris conscience de cela, ce jour-là je devins adulte.

Mais le jour où je pris conscience, bien plus tard, que mon regard avait à ce point changé, ce jour-là je décidai de redevenir enfant. Et je ne voulus plus jamais être adulte.

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http://www.dailymotion.com/video/xv0rdu_les-yeux-clairs-raphael-zacharie-de-izarra_news

182 - Les vérités cachées


Choisissons au hasard un jeune militaire d'une caserne quelconque de notre beau pays. Sortons-le du rang le temps d'une expérience. Au hasard, voyons... Disons... Celui-ci ! Bien, attardons-nous sur ce jeune patriote engagé dans l'Armée française en train de se préparer pour le grand défilé au moment où nous le désignons. Interrogeons-le sur les motivations profondes qui l'ont poussé à embrasser une carrière militaire. Rapportons ici son discours sans ambages, ni omission, ni ajout :

" Je me suis engagé dans l'Armée française par idéal. Soucieux de la paix dans le monde, profondément altruiste et patriote de toutes mes forces, je suis fier de servir mon pays. Ma chère France qui n'a pas à rougir de son Histoire, je veux la défendre jusqu'à la dernière goutte de mon sang ! J'aime la France à en être malade, et souhaite tout donner pour elle s'il le faut. Je suis attentionné auprès d'elle comme un fils qui veille sur une vieille mère. Je veux que mes enfants soient fiers de moi parce que j'aurai servi la France. Je me suis engagé dans l'Armée française parce que j'ai le sens du sacrifice. Une flamme brûle en moi, et cette flamme s'appelle la France. Grandeur, honneur, Patrie ne sont pas de vains mots pour moi. Plutôt mourir que de faillir à mon devoir ! Vive la France, vive l'Armée française et honneur à nos héros tombés en son nom ! "

Discours sans surprise.

Précisons que ces raisons officielles ont été clamées d'une voix forte.

Nous allons à présent prêter une oreille plus attentive à la petite voix qui parle tout bas sous le crâne casqué et que l'on appellera très simplement la "voix de la vérité" ou "la petite voix cachée"... Reposons la même question à notre aimable sujet, décidément coopératif, en l'invitant cette fois à parler tout bas. Approchons-nous pour bien entendre car la voix se fait maintenant fluette :

" Je me suis engagé dans l'Armée française parce que j'ai un petit sexe. Humilié depuis mon adolescence à cause de la taille de mon pénis, j'ai décidé de le remplacer par des canons, prothèses symboliques assez commodes, baumes pour mon honneur offensé de petit mâle primaire. J'ai bien essayé les grosses cylindrées en guise de substituts phalliques, mais les femmes ne sont pas si sottes et savent bien que la voiture ne fait pas l'homme. Alors j'ai opté pour l'Armée. Le prestige de l'uniforme me venge de ma brièveté pénienne. Mais pas totalement, bien sûr. Les canons longs des chars que je pilote quant à eux me confèrent puissance et vaillance, qualités qui me font défaut, l'acier des canons étant plus stable que ma chair molle. Mon petit sexe ayant fait de moi un impuissant, je cherche à travers mon engagement dans l'Armée française un sexe de remplacement. Je ne regrette rien car j'ai trouvé dans l'Armée un lieu où atténuer mes frustrations et les transformer même en jolie vitrine de respectabilité. Depuis que je suis dans l'Armée les femmes trouvent toujours que j'ai un petit sexe, mais étant donné que sous les drapeaux je suis devenu homosexuel elles ne peuvent plus me blesser. En revanche mes partenaires masculins de l'Armée, dûment homosexuels comme moi eux aussi, trouvent que j'ai un petit sexe, mais là c'est encore une autre histoire. "

Réintégrons notre sujet d'étude dans sa caserne sans omettre de le remercier pour son aimable participation à cette expérience. Maintenant prenons un autre sujet, toujours au hasard. Passons sur les raisons officielles de son engagement dans la carrière martiale. Interrogeons directement sa petite voix :

" Je me suis engagé dans l'Armée française pour assouvir en toute quiétude mes instincts criminels. J'aime le sang. J'aime les combats, je suis un chasseur dans l'âme. Tout petit déjà j'adorais jouer à la guerre. J'ai trouvé dans l'Armée le moyen idéal de donner libre cours aux pulsions sanguinaires qui sommeillent en moi. Non seulement je suis payé pour m'amuser à tuer du gibier humain, mais en plus la nation m'est reconnaissante. Que demander de plus ? "

L'expérience est concluante. Remercions pour sa collaboration ce jeune homme qui s'en retourne à sa caserne...

Ne faites pas les offusqués mes chers lecteurs, vous savez pertinemment pour l'avoir vous-mêmes éprouvé au moins une fois dans votre vie que les vraies raisons qui font reluire les affaires de notre monde sont parfois inavouables. L'on voudra bien me pardonner d'avoir à travers ce texte au moins une fois, juste une fois, osé soulever le voile sournois des apparences.

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http://www.dailymotion.com/video/xq4qvh_les-verites-cachees-raphael-zacharie-de-izarra_news

181 - Les travailleurs sont des prostitués


Ce texte n'est pas de moi mais de mon frère XAVIER-LOUIS DE IZARRA

J'aurais aimé qu'il fût de moi.

Raphaël Zacharie de  IZARRA

Le travail est réclamé par les esclaves à tel point qu'ils séquestrent leur patron pour travailler et souffrir toujours plus.

Voyez les syndicalistes de la CGT, prêts à tout pour se prostituer.

Le travailleur veut du travail et des chaînes ? Qu'on lui en distribue autant qu'il le souhaite !

Autrefois le travail était considéré comme une déchéance, aujourd'hui c'est devenu un honneur.

Comment appelle-t-on une personne qui donne son temps, son corps et sa vie pour de l'argent ? Une prostituée tout simplement.

Les travailleurs sont donc des putes, des esclaves consentants et heureux de l'être...

C'est à peine croyable : les patrons (les pensants) ont réussi à modeler le cerveau des moutons (les exécutants) ! 

Nombreux sont ceux qui tombent dans le piège.

Contrairement à ce que vous pensez, le travailleur ne travaille pas pour les autres mais d'abord pour lui-même. C'est avant tout un égoïste.

Il me semble donc tout à fait moral et honnête que les esclaves nourrissent les esprits supérieurs en leur versant une pension. 

On ne peut pas se prétendre élite et se salir les mains comme le peuple.

Au lieu de chercher du travail vous les chômeurs, profitez plutôt de votre vie en contemplant avec amour les sous-hommes qui travaillent pour votre confort.

Et n'ayez aucun scrupule puisqu'ils sont tellement conditionnés qu'ils vous méprisent.

Je ne suis pas ironique, juste humaniste parce que je veux purifier la Terre de ses esclaves.

C'est plus fort que moi, mais j'aime les humains.

Je ne veux plus que les hommes cherchent à trimer comme des machines.

Or le seul moyen de les réveiller est de les mépriser, de les fouetter, de leur botter le cul comme on le fait envers celles et ceux qui rabaissent l'humanité à travailler. Je pense notamment aux prostituées, aux pauvres, aux nazis, aux gauchistes, aux pédophiles, aux syndicalistes, bref aux criminels en tout genre.

Les ouvriers sacrifient leur vie pour de l'argent qui leur permettra d'accéder au paradis illusoire du confort matériel. Pauvres types ! Minables ! Cocus !

Rendre grâce à ces imbéciles d'ouvriers, c'est les encourager dans leur vice, c'est les inciter à marcher sur l'enfer, c'est les aider à mourir sans dignité.

Participer à la richesse de l'humanité n'est pas de savoir tourner des boulons, mais de cultiver l'art de vivre.

Révoltez-vous Travailleurs de tous pays, ne courez plus à l'usine, cassez vos chaînes, et accédez enfin à une vie plus simple, minimaliste sans télévision, sans gadgets, sans vos tocs qui pourrissent vos âmes.


180 - L'amour est une citrouille


Il y en a qui parlent d’amour avec flamme, d‘autres sans artifice, certains l’évoquent même du bout des lèvres, incapables de peindre ce mystère. La plupart, ne pouvant s’empêcher de se singer mutuellement, font de l’amour le plus fameux stéréotype du monde.

En fait l’amour s’accorde très bien avec les cuisses de grenouilles mais se marie fort mal avec les chaussettes.

L’amour est une citrouille.

Toutefois des esprits malicieux me contrediront en prétendant que l’amour est un potiron. A ceux là je répondrai d’aller vérifier la mensongère rotondité des poires, tâter de la gomme ou ramasser des noix.

Rien ne se mange tout cru dans ce fruit étrange, tout se digère pourtant une fois cuit, assaisonné, préparé : ce qui est amer est amer, ce qui est sucré est sucré, ce qui est dur est dur, ce qui est acide est délicieux... Cette citrouille (verte) ne trompe personne, elle roule et c’est normal car elle est ronde. Ronde comme un chemin de fer qui enfume le ciel et motive les troupes. Vous me direz : la citrouille c’est toi, c’est ton coeur, c’est ta plume et tu écris n’importe quoi.

A ceux-là je répondrai : oui.

Ou non.

En tout cas ceux qui parlent de l’amour à demi-mots ou à pleines louches ne savent pas que je change mes chaussettes quand elles puent. Ils se focalisent tellement sur les cuisses de batraciens que la couleur verte leur fait perdre la boule. Et l’amour pendant ce temps roule, roule...

Et atteint son but.

Sur la tête à Toto ? Dans le coeur des amants ? Sur le cul d’une vache ?

En aucune façon ! Pas dans le cas présent en tout cas. L’amour dont je parle dans ce texte atterrit toujours à son point de chute. Certes me direz-vous, mais où ça donc ?

Ici.


179 - Les saintes gens


Une espèce pie m'insupporte plus que toutes les autres : celles des vieilles âmes engoncées dans leurs moeurs sinistres. Saintes gens qui ont la Beauté en horreur, la poussière pour compagnie, qui chérissent la souffrance, la tristesse, la bêtise dogmatique ainsi que leur nombril de pieux asexués...

Ces modèles de vertu vivent dans une chasteté funèbre et morbide qui sied parfaitement à leur existence de renoncement hypocrite. Les apparences sont leur salut. Ces petits saints du quotidien vivent dans la pénombre par souci d'économie, dans la méchanceté gratuite par habitude, dans l'austérité par vanité. Leur visage émacié est celui d'un cadavre, leur lit ressemble à un caveau, leur joie consiste à contempler leurs chères, saintes, consacrées douleurs.

Ces bonnes âmes parlent de Dieu en serrant des dents, des enfants avec une badine dans la tête, de l'amour avec une flamme mauvaise dans l'oeil. L'amour, leur plus grand ennemi... Obsédés de sexe, pervers et dénaturés, ces adversaires du plaisir ne supportent pas la vérité. La moindre flèche les blesse, pour peu qu'elle soit juste, droite, nette.

Ces tristes sires en question portent soutane, baisent cérémonieusement croix de fer, bagues d'or d'évêques et pieds papaux, font des sermons moralisateurs le dimanche. Ils prônent la sobriété l'haleine chargée de vin de messe, vont voir les prostituées en discutant âprement leurs prix, confessent les petites filles dans leur chambre, distribuent aux pauvres bonnes paroles, aux nantis argent des quêtes.

Méchants petits abbés de province qui enseignez le mal de vivre, la misère et le néant, vous avez engendré assez de collectionneurs de Vierges en plastique, d'abstinents et de névrosés de la croix. Que les vivants et les morts vous prennent en pitié.

Moi je vous ai pardonné : vous avez ôté vos masques à travers ma plume.

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http://www.dailymotion.com/video/xvpgj2_les-saintes-gens-raphael-zacharie-de-izarra_news#.UMNTxoPRvns

178 - Les Roms et les gens bien


Des associations anti racistes s’offusquent parce que des gens excédés par la présence nuisible de Roms à Marseille ont incendié leur campement.

Même si je ne cautionne pas cet acte (encore que l’incendie permette une désinfection des lieux) je peux comprendre la colère des riverains face aux nuisances -cambriolages et saleté- des Roms.

C’est un fait, les Roms installés en France vivent de vols et de combines illégales. Ce n’est pas du racisme de le dire, c’est juste un constat.

Il est parfaitement normal que des gens propres sur eux, honnêtes et bien éduqués soient remontés contre cette population malveillante de Roms.

Ce n’est pas faire preuve d’humanisme que de laisser ces voleurs professionnels poursuivre leurs activités néfastes. Ces familles de Roms n’ont aucun sens moral et hygiénique. Elles jonglent entre prison, mendicité et rapines. Des existences de misère sociale et morale. Le vrai humanisme serait de scolariser de force leurs enfants et de punir les parents qui traditionnellement leur apprennent le vol.

Je ne vois pas en quoi il est offensant de dire qu’il y a les gens bien, les gens honnêtes, éduqués, soignés, respectueux et argentés dont je fais partie et les gens sales, mauvais, miséreux comme le sont ces Roms à la source de tant de problèmes... Dire la vérité n’est ni un délit ni une faute morale.

Même si je suis idéaliste et attristé de l’imperfection des nantis que nous sommes, je comprends parfaitement que nous puissions éprouver du mépris, nous les gens bien, à l’égard de cette population de va-nu-pieds. 

Personnellement je méprise ces gens pour leurs activités douteuses, leur mentalité corrompue, leur mode de vie malhonnête. J’ai au moins la franchise de le reconnaître. Je n’éprouve aucune honte à mépriser ces Roms : mon mépris est justifié, pédagogique, il n’a rien de gratuit mais au contraire a valeur d’exemple. C’est un mépris constructif qui aide ces gens à leur faire prendre conscience de leur bassesse.

Eux-mêmes doivent encore plus mépriser leurs victimes (c’est à dire vous et moi, gens socialement insérés et raisonnablement fortunés).Ces Roms imbécilement défendus par des associations naïvement humanistes nous considèrent, nous les gens bien, soyez-en persuadés, comme des vulgaires puits à pognon, des pigeons à plumer.

Je le répète, le vrai humanisme consisterait à éduquer, rééduquer ces animaux analphabètes dont la culture traditionnelle consiste en l’art de la mendicité, de l’arnaque et de la cambriole.

Les faire devenir des gens bien, des gens bien comme moi, comme nous tous, citoyens insérés, éduqués, honnêtes et bien savonnés, voilà l’authentique humanisme !

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177 - Les rites ridicules


Le comportement simiesque de mes semblables me laisse parfois perplexe. Pour peu qu'il soit en réunion avec ses congénères et que son sang s'échauffe à force d'évoquer son gourou favori, le plus brillant des esprits, prix Nobel de littérature ou éminent professeur de physique peut, de la même manière que l'idiot du village ou le provincial attardé un peu simplet, voir des croix planer dans le ciel ou des croissants se lever à l'horizon selon qu'il appartiendra au grand club mondial des catholiques ou au club international des musulmans...

Le plus grand érudit, le plus averti des scientifiques, le plus diplômé des chercheurs, le moins ignare des hommes peut, de son propre chef, adopter des comportements infantiles, puérils, voire franchement ridicules : il se lève sur un signe du prêtre catholique pour écouter ses paroles rituelles, se signe publiquement avec une solennité convenue, s'agenouille docilement en marmonnant des espèces d'incantations, le regard perdu sur les barreaux de chaises qui lui font face. Tout cela est parfaitement grotesque d'un point de vue formel, objectif, et même simplement humain.

Le prêtre catholique, dès qu'il revêt son habit de cérémonie, change de ton, d'allure, de regard. Il est comme pénétré de l'importance de son jeu devant la petite foule d'idiots et de savants mêlés qui lui fait face. Sa voix se fait ridiculement compassée, mielleuse, son geste est soudain calculé, plein de précision apprise. Il roule parfois les "R" lorsqu'il prononce le mot "Christ", il ouvre presque toujours le "è" en nommant son "Père tout puissant". Dans la bouche du prêtre le "R" final du mot "amour" est TOUJOURS accentué à force d'être affecté : il prononce "amourrr". Toute l'assemblée se retrouve à travers ces artifices textiles, vocaux, théâtraux. Tous les esprits, petits et grands, sont égaux devant le prêtre qui leur fait signe de se lever, de s'asseoir ou de s'agenouiller.

Le signe de croix est viscéralement enraciné dans les cerveaux agenouillés face au prêtre, qu'ils soient pleins ou vides. Il est comme un laisser-passer, un passeport, une clef de base pour être admis au club des agenouillés. Ce qui est étrange, c'est la sacralisation de la croix. Rappelons que la croix est une invention romaine. Si le Christ avait prêché en Chine, nous aurions sacralisé les baguettes (je suppose qu'il doit bien exister un martyre lié aux baguettes...). S'il était né chez les "empaleurs", le pal aurait été l'étendard porté au cou des fidèles. S'il était mort dix, cent, mille kilomètres plus bas, là où les moeurs pouvaient encore il y a deux mille ans être radicalement différentes d'un village à l'autre, d'une région à l'autre, notre architecture sacrée aurait été bien différente : nos églises, nos cathédrales, nos basiliques seraient aujourd'hui non pas en forme de croix, mais ovales, rondes ou carrées selon les supplices endurés. Les savants et les idiots semblent avoir oublié cette petite évidence, eux qui interprètent la croix comme une forme par essence sacrée. La croix est le fruit des aléas de l'Histoire, des errances de l'esprit humain qui a imaginé des supplices, voire de ses tâtonnements, du contexte des lois, de l'état d'esprit des sociétés, etc... La forme croisée est née de manière fortuite, capricieuse, hasardeuse, nous en avons fait un symbole inné, comme sorti de terre. Ou descendu du ciel, tout cuit.

Penser que nos églises auraient pu être circulaires, pyramidales ou trapéziformes fait froid dans le dos : nous avons échappé à des armées d'illuminés portant des chapeaux triangulaires, des sphères sur la poitrine ou des cubes aux doigts. Nos Croisés des temps passés auraient violé, pillé, massacré chez les tenants de religions "géométriquement" différentes. Les croisades avec des cercles dans le dos auraient été des Rondades. Avec des baguettes chinoises, on aurait appelé ça des Chinoiseries. Avec des pals, des Palades, que l'on aurait vite transformé en Ballades. Etc.

De nos jours des savants aussi bien que des idiots auraient vu dans le ciel de Rome à la Place Saint-Pierre, dans le ciel du désert à la Mecque (ou en quelque autre Lourdes de Chine) des trapézistes, des ronds de fumée ou des rubbick-cubes...

Pour contre-balancer mon article avec une vue diamétralement opposée, je vous propose un texte très intéressant sur le sujet :